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Sep 2025

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Stratégies de sortie sur le marché des pièces d’or : quand et comment céder une partie de ses avoirs

Par StoneX Bullion

Les pièces d’or symbolisent depuis des siècles la stabilité et la préservation de la valeur. Pour de nombreux investisseurs, elles servent de protection contre l’inflation, les crises financières ou les tensions géopolitiques. Au moment d’entrer sur le marché, les questions du quoi et du combien dominent, à savoir quelles pièces acheter, dans quelles dénominations et à quel prix, pourtant un aspect est souvent négligé, la sortie.

Une stratégie de sortie réfléchie est tout aussi importante qu’une décision d’achat solide. Elle définit quand et à quelles conditions une partie des avoirs sera cédée. Sans plan clair, les investisseurs risquent d’agir sous l’effet de l’émotion ou de l’impulsivité, que ce soit par peur en période de crise ou par avidité lors de phases de fortes hausses de prix. L’article suivant explique pourquoi une stratégie de sortie est indispensable, quels événements justifient une vente, quels méthodes et canaux existent, et comment les investisseurs peuvent se préparer de manière optimale pour le bon moment.

Pourquoi une stratégie de sortie est-elle déterminante ?

Les pièces d’or se distinguent de nombreuses autres classes d’actifs. Elles ne génèrent pas de revenu courant, elles préservent la richesse sur le long terme. Néanmoins, le moment viendra où une partie des avoirs sera vendue, que ce soit pour réaliser des gains, créer de la liquidité pour des achats importants ou ajuster l’allocation d’actifs.

Quiconque n’est pas préparé à ce moment-là risque des faux pas. Erreurs typiques :

  • attendre trop longtemps que les prix continuent de monter jusqu’au retournement du marché,
  • vendre dans la précipitation lors d’une crise par panique,
  • choisir des canaux de vente inadaptés qui entraînent des coûts ou des risques inutiles.

Une stratégie de sortie évite ces erreurs. Elle définit à l’avance les conditions d’une vente, la taille de la part à céder et les canaux par lesquels la vente sera exécutée. Ainsi, les investisseurs gardent la main au lieu d’être entraînés par les émotions ou les mouvements de marché à court terme.

Déclencheurs typiques d’une vente

Une sortie des investissements en or survient rarement par hasard. Il existe généralement des déclencheurs concrets qui rendent l’action recommandable.

  • Prix de marché et objectifs de prix. Beaucoup d’investisseurs se réfèrent au cours de l’or. Lorsque certains seuils sont atteints, il peut être judicieux de vendre pour sécuriser des gains. Certains fixent des objectifs précis, d’autres cèdent une part après de fortes hausses.
  • Situation personnelle. Des dépenses importantes, par exemple pour un bien immobilier, des frais d’études ou des soins médicaux, peuvent justifier la liquidation d’avoirs en or. Dans de tels cas, les pièces d’or représentent une réserve flexible rapidement convertible en liquidités.
  • Structure de portefeuille. Si, à la suite de hausses de prix, l’or a pris une place disproportionnée dans le portefeuille, une vente peut aider à rétablir l’équilibre. Cela maintient la structure de risque initialement prévue.
  • Aspects fiscaux. Dans certains pays, les plus-values sur les pièces d’or sont exonérées d’impôt après un délai de détention de douze mois. Quiconque prévoit une vente doit tenir compte de ce calendrier. D’autres pays appliquent des règles différentes, par exemple une imposition des gains en capital.

Ventes partielles plutôt que liquidation totale

Une règle centrale parmi les investisseurs expérimentés est la suivante. Il est rare qu’il faille se séparer entièrement de son or. Il joue le rôle d’une assurance contre les crises et doit donc être conservé comme noyau dur.

Il est plus judicieux d’opter pour des ventes partielles. Dans ce cas, de petites portions sont cédées lorsqu’un objectif de prix est atteint ou qu’un besoin spécifique se présente. Avantages :

  • les gains sont réalisés pas à pas,
  • le reliquat est conservé comme ancre de sécurité,
  • la pression émotionnelle d’une vente « tout ou rien » est évitée.

Un exemple pratique. Un investisseur détient 50 onces d’or en pièces. Il décide de vendre 10 % de sa position chaque fois que le prix progresse de 200 dollars américains par once. Il verrouille ainsi ses profits de manière systématique sans sortir totalement de l’or.

L’importance des dénominations

La possibilité de mettre en œuvre des ventes partielles dépend des dénominations. Si vous ne détenez que de grandes pièces d’une once, vous devez toujours vous séparer d’une once entière lors de la vente. Si votre détention inclut aussi des dénominations plus petites, comme des demi-onces, quarts d’once ou dixièmes d’once, vous pouvez réagir de manière bien plus flexible.

Les investisseurs devraient donc envisager la future sortie dès l’achat. Un panachage de grandes et de petites pièces facilite grandement les ventes ultérieures. Les grandes dénominations sont plus économiques au gramme, les petites apportent de la flexibilité.

Canaux de vente : où l’or est-il le plus facile à liquider ?

Le choix de la voie de cession a un impact déterminant sur le produit de la vente. Les options comprennent :

  • Négociants en métaux précieux et banques. Ils rachètent généralement les pièces bullion standard à des prix équitables proches du spot. Avantages, traitement rapide et contreparties réputées.
  • Enchères. Particulièrement adaptées aux millésimes rares ou aux pièces à valeur de collection. Les enchères obtiennent souvent de meilleurs prix que les reprises par les négociants, mais exigent de la patience et comportent des frais.
  • Places de marché en ligne. Des plateformes comme eBay ou des forums spécialisés permettent des ventes directes à d’autres collectionneurs. Avantage potentiel, prix plus élevés. Inconvénients, risques de sécurité et efforts accrus.
  • Ventes privées. Les ventes entre connaissances sont simples mais comportent des risques juridiques et de sécurité. À recommander seulement en cas de confiance absolue.

La meilleure méthode dépend du type de pièce. Les pièces bullion classiques comme le Krugerrand ou la Maple Leaf se vendent idéalement directement aux négociants, tandis que les pièces de commerce historiques ou les millésimes rares obtiennent souvent de meilleurs résultats en salle des ventes.

Facteurs psychologiques lors de la vente

L’or est plus qu’une simple classe d’actifs. Beaucoup d’investisseurs l’associent à la sécurité et à l’indépendance. Il est donc souvent difficile de se séparer des pièces, même lorsque les prix sont attrayants. À l’inverse, la peur en période de crise peut pousser à vendre dans la précipitation.

Une bonne stratégie de sortie retire l’émotion du processus. Quiconque définit des règles claires, par exemple « je vends 10 % de ma position lorsque le prix dépasse 2 500 dollars américains », décidera de manière rationnelle plutôt qu’instinctive.

Scénarios de stratégies de sortie

Il existe différents modèles pour structurer les cessions :

  • Le modèle de prise de bénéfices. Un pourcentage fixe est cédé à intervalles réguliers, par exemple tous les 200 dollars américains de hausse du prix.
  • Le modèle de liquidité. Les ventes n’interviennent qu’en cas de besoin, par exemple pour financer des dépenses importantes. Les petites dénominations sont ici cruciales.
  • Le modèle de crise. Une partie de la détention d’or est conservée en permanence comme ultime recours, quel que soit le prix.
  • Le modèle de diversification. Si l’or a pris une place disproportionnée dans le portefeuille, les ventes servent à rééquilibrer.

Perspective historique : comment agissaient les investisseurs d’hier

Dès le XIXe siècle, à l’époque de l’étalon-or, il était courant de vendre des pièces d’or en période de crise puis d’accumuler de nouveau en temps stable. Dans les années 1970, après la fin du système de Bretton Woods, de nombreux investisseurs ont pris leurs bénéfices lorsque l’or est passé de 35 à plus de 800 dollars américains l’once. Ceux qui sont sortis à temps ont pu sécuriser des rendements remarquables.

Ces exemples historiques montrent que la bonne sortie n’est pas qu’une tactique d’investisseur moderne. Elle a toujours fait partie des stratégies réussies sur l’or.

Cadre fiscal

Dans certains pays, les gains issus de la vente de pièces d’or sont exonérés d’impôt après douze mois de détention. Quiconque vend avant ce délai doit payer l’impôt sur la plus-value à son taux d’imposition sur le revenu.

Dans d’autres pays, par exemple aux États-Unis, des règles différentes s’appliquent. Là-bas, les profits provenant des ventes d’or sont imposés comme « collectibles » et souvent à des taux plus élevés que les gains sur actions. Les investisseurs devraient donc toujours se familiariser avec les règles fiscales de leur pays de résidence.

Conseils pratiques pour la sortie

  • Documentation. Conservez soigneusement les justificatifs d’achat et les certificats. Ils facilitent la revente.
  • État de conservation. Les pièces bien préservées se vendent mieux. Rayures ou taches réduisent la valeur.
  • Vérifier la liquidité. Avant des ventes importantes, sondez le marché et comparez les prix de rachat actuels.
  • Penser long terme. Ne vendez pas tout d’un coup. Procédez par étapes.

Un plan pour le bon moment

Les pièces d’or constituent un composant précieux de nombreux portefeuilles. Sans stratégie de sortie claire, toutefois, les investisseurs risquent de vendre au mauvais moment ou de manquer des opportunités. Des ventes partielles, des dénominations adaptées, le choix du bon canal et un regard lucide sur les prix et la fiscalité sont déterminants.

Quiconque établit un plan en temps utile peut sécuriser des gains sans compromettre le rôle de l’or comme ancre de sécurité. C’est ainsi qu’une réserve de valeur de long terme devient aussi un investissement bien géré.